La Ganotte sur un Plateau !
La Ganotte se situe au cœur de la Corrèze entre Tulle et Egletons sur la commune d’Eyrein, , nichée dans un coin du plateau des étangs : les champs de Brach.
Le sol granitique et les terres de bruyères marqués par un climat de moyenne montagne, ont favorisé un biotope varié, entre forêts, prairies, landes, tourbières et étangs.
Les balades au bord de l’eau, sous les épicéas, bouleaux et pins sylvestres, nous transportent souvent dans des ambiances « Nordiques » saisissantes.
Le Plateau des étangs
A l’Est de Tulle, le plateau des étangs peut être délimité par un triangle dont la pointe sud pointerait sur la ville d’Argentat, le côté Est par la vallée du Doustre, le côté Nord par la D89 et le côté Ouest par la faille géologique d’Argentat.
L’altitude du pied du Plateau s’établit autour de 200 m (192 m au pont sur le Doustre)
Le plateau en lui-même présente une altitude moyenne de 550 m (Point culminant 639 près de Treins)
Les champs de Brach
La description de Gaston Vuillier (Perpignan, 1845 – Gimel-les-Cascades, 1915) peintre et ethnographe français. (Chez les magiciens et sorciers de la Corrèze) nous permet d’imaginer ce à quoi ressemblait le paysage autour de la Ganotte au début du XXème siècle.
Aujourd’hui couvert de forêts, le paysage présentait alors des champs de seigle et des landes à perte de vue ou paissaient des troupeaux de brebis
On peut avoir une idée de ce paysage en le comparant aux landes actuelles du plateau de Millevaches.
Géologie de la Ganotte
Vous trouverez 2 curiosités géologiques sur le domaine, une vers l’étang et l’autre vers la rivière.
Le secteur autour d’Eyrein est granitique, (Leucogranite à grain moyen, à muscovite prédominante et biotite du complexe granitique du Millevache).
Le sol est composé de « terre de bruyères », le sous sol d’arène granitique / Tuf. et, dans les zones humides, de tourbières avec un sous sol argileux.
Cependant, vous trouverez vers l’étang une formation sédimentaire (sidérolithique?) présentant des galets siliceux dans une matrice argileuse, datant du tertiaire ?
Près de la rivière, une formation rocheuse pourrait faire penser à un verrou glaciaire ou à l’exutoire d’un modelé alvéolaire ? A cet endroit la rivière a creusé dans le granit, un passage de 80m de large pour 10 m de profondeur. Un énorme rocher à cupulles (écuelles) marque le front de taille.
Les anciens ont profité de se resserrement pour édifier un barrage hydraulique alimentant un moulin aujourd’hui disparu.
Dans la rivière en contrebas, vous trouverez quelques marmites du diable.
NB : Je suis preneur d’informations plus précises, n’hésitez pas à me contacter !
La Faille d’Argentat
Cet accident tectonique majeur est responsable de l’exhumation du massif granitique de Millevaches et des Monédières. Il entaille les plateaux selon une orientation Nord-Ouest / Sud-Est.
La Faille d’Argentat sépare deux entités géologiques : à l’Est prédominent des roches magmatiques (granites et leucogranites) et à l’ouest, les roches métamorphiques sont majoritaires (schistes, gneiss,…).
Le secteur est fortement marqué par des accidents de relief, la faille a engendré une topographie tourmentée, des escarpements en rebords de plateau et des profils de vallées en gorges très encaissées au cours sinueux.
Le complexe de la faille d’Argentat s’est mis en place dans la chaîne hercynienne à la fin du Carbonifère (il y a environ 310 millions d’années). Il est jalonné sur toute sa longueur de petits bassins houillers (ex : bassin d’Argentat) d’âge stéphanien (environ 300 millions d’années).
Cet accident Tectonique majeur du Massif central hercynien constitue un ensemble remarquable à l’échelle européenne pour l’importance des zones faillées et pour l’abondance et la diversité de roches broyées qui se sont développées dans certaines zones sur une largeur de 2 à 3 km. Des circulations hydrothermales complexes ont enrichi cette zone faillée en filons minéralisés variés. Certains ont fait l’objet d’exploitation dès l’antiquité (or, plomb, antimoine).
Le granit d’Eyrein
C’est une roche très homogène d’une teinte beige et remarquablement uniforme (les autres granits du territoire sont à dominante grise, rose vers Ussel, parfois verdâtre ou jaunâtre). La roche est relativement facile à débiter comme dans les carrières de Royères. Les dimensions pharaoniques de certaines carrières en montrent une exploitation majeure.
Emplois remarquables du granit d’Eyrein :
– Ville d’Egletons, il est notamment utilisé lors des grands chantiers durant les années 1930 à 1960, en parement, EATP / ENP / Arche du stade, ou en construction, bâtiments, maisons individuelles..
– Ville de Tulle, le cloitre de la cathédrale, la manufacture d’armes, le séminaire, la préfecture, certains ouvrages sncf de Clermont à Tulle…
Sites d’exploitation : La Rebeyrotte et Royères.
Les Gorges
La Faille d’Argentat est à l’origine, de plusieurs sites exceptionnels.
Deux rivières, la Montane et la Corrèze, doivent fusionner, mais une hauteur de 140 mètres les sépare ! Pour rattraper la Corrèze, la Montane s’engouffre dans des gorges granitiques, par trois impressionnantes cascades, le Saut, la Redole et la Queue de Cheval. Cette dernière, la plus haute des Cascades de Gimel, se jette dans le gouffre de l’inferno.
La Corrèze, plus puissante, a transformé ces cascades en rapides que l’on peut admirer au niveau des Gorges de Laguenou.
De l’autre côté de la faille, Les Cascades de Murel offrent une jolie randonnée ombragée.
Les gorges de la Dordogne
De Bort les Orgues à Argentat, plus de 80 km de Gorges sauvages, qui prennent par endroit des airs de Fjords. Un escalier d’eau formé par les retenues de 5 grands barrages qui fournissent une puissance hydroélectrique d’environ 1.500 Mgw, (deux petites tranches nucléaires) permettant à la Corrèze d’alimenter 1.2millions de personnes en énergie renouvelable.
En aval d’Argentat, la vallée de la Dordogne, plus conviviale, se prête aux loisirs, pêche, canoé kayak, baignade…
Le plateau de Millevache
Il est surnommé le Château d’eau de la France en raison de l’omniprésence de l’eau se déversant vers le bassin de la Loire ou L’aquitaine,
Plusieurs origines sont proposées pour le toponyme Millevaches.
- Certaines, peu probables, comme celle se référent au nombre de bovins.
- Un mot gaulois, melo, signifiant la montagne, et l’adjectif vacua (vide), soit un espace vide.
- Un mot germanique, Batz, évoluant en Vacca signifiant sources, les milles sources
- Le diable qui aurait transformé un troupeau de vaches en rochers, très nombreux sur le plateau.
- Autres ?
Le plateau culminant à 977m d’altitude au Mont Bessou présente un climat rigoureux, plutôt froid et humide. La biodiversité riche et sensible a conduit à la création du Parc Naturel Régional de Millevaches.
Le Gîte de la Ganotte se situe aux portes du parc, à environ 700m.
Le Climat
Ce coin de Corrèze bénéficie du climat du sud ouest de la France, tempéré par l’altitude.
L’ensoleillement d’environ 2000 heures par an a permis l’installation aux Champs de Brach, du Parc Photovoltaique de la Montane (71200 panneaux – 24MW – 32 millions de kWh -sur 50 ha)
Energies Renouvelables
La Corrèze présente une particularité climatique assez remarquable: les hauteurs de pluie sont importantes tout en bénéficiant d’un ensoleillement supérieur à la moyenne nationale.
Ces conditions sont servies par une topographique originale: des plateaux granitiques de moyenne altitude. Ces plateaux favorisent la création de gorges profondes ou s’installent de grands barrages générant une forte production hydroélectrique cependant que sur les hauteurs planes, l’absence d’ombres portées par les reliefs permet un ensoleillement maximal.
Ces 2 types d’énergies renouvelables (Hydroélectrique + photovoltaique) font que la Corrèze produit 3 fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Une incongruité tout de même :
La Corrèze est caractérisée par des vents faibles et pourtant, on voit surgir depuis quelques années des dizaines de projets éoliens. Pour compenser l’absence de vent au sol ces éoliennes doivent aller chercher le vent à plus de 200 m au dessus du niveau du sol défigurant et banalisant les paysages.
La Corrèze doit affirmer le choix d’un développement local maîtrisé reposant sur la qualité exceptionnelle de ses paysages, atouts non délocalisables qui participent de la richesse touristique de la France.
Pourquoi ne pas réserver, simple bon sens, les éoliennes aux régions venteuses (Littoral, off shore, Mistral, Tramontane), ou directement au cœur des métropoles, sur les lieux de consommation ?
Plus d’infos :
https://www.eolien-en-correze.fr/